Atelier d'écriture

L’atelier d’écriture est l’occasion de jouer avec les mots, de faire entendre sa voix, d’écouter celle des autres, de se découvrir. C’est avant tout une expérience ludique, le plaisir de réaliser quelque chose et de le partager. À chaque séance l’animatrice propose de nouvelles consignes, qui servent de point de départ à l’écriture. Cette règle du jeu, par son aspect contraignant, permet de libérer l’imagination. On n’est plus devant une inquiétante page blanche, mais devant une proposition d’écriture, qu’on pourra à son gré suivre de près ou subvertir discrètement. C’est ce qui fait tout le sel de la lecture des textes : on se rend compte que chaque participant a traité la consigne de façon personnelle, provoquant la surprise, le rire ou l’émotion. Les échanges, qui se font dans un esprit curieux et bienveillant, permettent à chacun de prendre du recul sur son propre texte.

Quelques textes du 9e atelier


Inventaire de mes sens


Je voudrais goûter une cerise tout juste cueillie sur l’arbre
Je voudrais entendre le pépiement des oiseaux
Je voudrais toucher le tronc tordu des oliviers qui entourent le cerisier
Je voudrais voir le mont Ventoux à l’horizon
Je voudrais sentir les champs de lavande au bord des chemins.

Vanessa

Bouts rimés


bouquet ; perroquet ; soupe ; loupe ; herbe ; superbe ; regard ; fêtard ; platane ; soutane ; pasteur ; odeur ; pile ; goupil ; vaccin ; mocassin ; velours ; secours ; écharpe ; harpe.

La diva sur la scène au milieu des bouquets
Rêvait de macarons et d’oignons cuits en soupe ; 
Elle irait dès ce soir au café de la Loupe 
Partager un morceau avec son perroquet. 

Elle en avait assez des déjeuners sur l’herbe 
Où toujours elle était au centre des regards
Entourée d’amoureux et de joyeux fêtards ;
Elle voulait passer un moment plus superbe. 

Quand elle entra dans le café sous les platanes, 
Alcidie découvrit, sérieux comme un pasteur, 
Le cuistot qui portait une soupe à l’odeur
Alléchante. On aurait dit un prêtre en soutane,

Il était aussi beau côté face que pile :
Toque et tablier blancs, tatouage de vaccin, 
Anneaux dans les oreilles, aux pieds des mocassins, 
Et dans les yeux l’intelligence du goupil. 

Alcidia, conquise, fit ses yeux de velours.
Il lâcha aussitôt la soupe et son écharpe,
Et ensemble ils se mirent à jouer de la harpe
Devant tous les dîneurs qui criaient « au secours ! »

Vanessa