Atelier d'écriture
L’atelier d’écriture est l’occasion de jouer avec les mots, de faire entendre sa voix, d’écouter celle des autres, de se découvrir. C’est avant tout une expérience ludique, le plaisir de réaliser quelque chose et de le partager. À chaque séance l’animatrice propose de nouvelles consignes, qui servent de point de départ à l’écriture. Cette règle du jeu, par son aspect contraignant, permet de libérer l’imagination. On n’est plus devant une inquiétante page blanche, mais devant une proposition d’écriture, qu’on pourra à son gré suivre de près ou subvertir discrètement. C’est ce qui fait tout le sel de la lecture des textes : on se rend compte que chaque participant a traité la consigne de façon personnelle, provoquant la surprise, le rire ou l’émotion. Les échanges, qui se font dans un esprit curieux et bienveillant, permettent à chacun de prendre du recul sur son propre texte.
Atelier n°4
Proposition n°1 : Ma liste au Père Noël...
... sans souci de sobriété ni de réalisme.
Proposition n°2 : Logorallye
Chacun propose un mot. Puis chaque participant rédige un texte contenant les 8 mots, dans l'ordre de la liste.
Proposition n°3 : Écrire le journal de bord d’un voyage imaginaire
Quelques textes du 4e atelier
Ma liste au Père Noël
Père Noël, pour le 25 décembre pourrais-tu m’offrir, parce que je suis ambitieux,
1. Un passeport suisse avec la nationalité qui va avec,
2. Un grand appartement au bord du lac Léman ?
Sinon, parce que je suis paresseux,
3. Un assortiment de jolies chemises qui ne se repassent pas,
4. Une dizaine de costumes Marks & Spencer qui se lavent en machine ?
Sinon, parce que je suis gourmand
5. Des chocolats ?
Et si rien de tout ça n’est possible, alors, Père Noël, fais moi plaisir et change de travail !
Je voudrais :
- Un sac magique où on peut rentrer toutes sortes de choses, et qui reste petit et léger, comme dans Mary Poppins ;
- un stylo qui corrige les fautes automatiquement, comme dans Harry Potter ;
- un badge qui me permette d'entrer dans les salons VIP en boîte et à l'aéroport ;
- des lunettes de soleil et une robe de star pour aller avec mon badge VIP ;
- une voiture décapotable et son chauffeur pour accompagner le tout ;
- un rouleau de réglisse.
Atelier n°3
Quelques textes du 3e atelier
Mon nom est Sir John Mac Logan, mais vous pouvez m’appeler John, en toute simplicité… car, oui, malgré les apparences, et je sais qu’elles peuvent être trompeuses, j’aime la simplicité. Pourquoi, sinon, recevrais-je mes invités et poserais-je pour les photographes en chaussons ?
Encore 31 euros de gagnés ce soir, comme ça, au black, juste pour mes yeux. Et hop! dans l'oreiller. C'est ça qui me plaît dans ce métier. Les à-côtés. La miss qui me fait de l'oeil sur le seuil de la porte pendant que Monsieur emporte les pizza, le billet qu'elle me glisse avec un sourire, "gardez la monnaie". C'est bon pour mes projets, et puis ça me plaît, faut dire ce qui est. Je suis fidèle mais j'aime plaire, c'est mon kif. Je me verrais bien faire le mannequin dans les catalogues. Des fois je prends la pose dans la rue, je me dis que peut-être quelqu'un va me repérer. Et si ça ne marche pas, pour les photos, ça sera toujours utiles pour faire venir les clients dans mon restau. alors je m'exerce.
Atelier n°2
Proposition n°1 : Rédaction d’une liste
Mots que j’aime / mots que je n’aime pas
Proposition n°2 : Écriture objective / écriture subjective
Rédaction de deux textes brefs :
- Le premier texte relate un expérience vécue, très anodine, de façon objective factuelle.
- Le deuxième texte relate le même événement de manière à faire entendre le point de vue du narrateur.
Proposition n°3 : Écrire à partir d’une première phrase imposée
Un matin, en ouvrant les volets, il/elle vit que le soleil ne s’était pas levé...
Quelques textes du 2e atelier
Je n’aime pas « grandir » parce que ça fait vieillir.
J’aime « vieillir parce que ça fait mûrir.
Je n’aime pas « mûrir » parce que ça fait pourrir.
J’aime « pourrir »… non, non, c’est pour rire.
J’aime « rire », « sourire », « vivre » parce que… rien.
J’aime bien « sérénité » surtout quand je la trouve.
Parce que ça finit comme « éternité », que j’aime bien aussi, bien que ce soit un peu long (mais moins qu’anticonstitutionnellement).
Et j’aime bien « rêver » pour les étoiles qu’il y a dedans.
J'aime poutchi pouli
2) « Monte là-haut me chercher les pots en verre que j’y mette ma confiture, tu seras mignonne. »
Cette requête s’accompagnait d’un bisou lancé et vivement rattrapé par mes soins mais mince, où ça là-haut ? « Dans le grenier ! » me répondit ma grand-mère qui se débattait avec sa louche dans les vapeurs sucrées de fraises… A moins que ce ne fut dans mes vapeurs, à moi. Le grenier… mon cœur s’est serré, un vide m’a enveloppée et Mémé a brisé le silence par un tonitruant « Dégrouilles-toi un peu ! »
Obéissante, je gravis les escaliers jusqu’au premier étage, là où il y avait ma chambre et je regardai longuement la porte qui menait dans ce monde inconnu et habité : le grenier.
Régulièrement, la nuit, j’y entendais de mon lit des bruits inexpliqués, tels des pas ou des glissades. Je n’avais jamais aimé cet endroit dans lequel je n’arrivais jamais à me sentir seule, dans lequel la peur n’avait de cesse de m’accompagner. Puis il y avait eu l’affaire du carillon : une horloge ancienne, installée là, qui chantait tous les quarts d’heure. Impossible de dormir avec ce bruit ! On avait beau arrêter le balancier, elle survivait malgré tout, braillant le temps qui s’égrenait. Il avait donc fallu la briser. Pour qui marquait-elle les heures ? Par quelles forces surnaturelles et hostiles ?
J’ouvris la porte du grenier doucement et de regardai les marches et cet espace dont les couleurs me semblaient si différentes des autres pièces de la maison. Il y avait là comme un voile, un brouillard de poussière dans cette demeure pourtant impeccable, quotidiennement briquée par ma grand-mère maniaque.
Je montai les escaliers doucement, saisissant au passage un balai qui me ferait office d’arme le cas échéant. Mon cœur battait vite et fort, rythmant ma respiration bruyante. J’arrivai en haut et aperçus l’objectif, une caisse emplie de pots en verre. La saisir, me retourner, partir.
J’accélérai. Maudite caisse, tout au fond rangée ! Je dû me mettre à quatre pattes pour la sortir de son abris, lâchant de fait mon arme de paille. Mon Graal saisi, je me relevai prestement quand soudain, je reçus un grand coup de gourdin sur la tête. Peur, panique, mais cela ne s’arrêta pas là. Je n’eus pas le temps de crier à l’aide que mon agresseur me saisit par les cheveux avec force et violence.
C’en était fini de moi, je n’arrivai même pas à crier au secours. Mon cœur était sur le point de sortir de ma poitrine, ma vie entre les mains d’un autre fantomatique. Je voulu saisir ces griffes qui m’agrippaient, afin de me retourner et de voir ma mort en face, mais je ne parvins qu’à attraper des cordes élastiques pris dans mes cheveux.
Les tendeurs de mon grand-père, au-dessus de la caisse suspendue sur une poutre que j’avais prise pour un gourdin ! Je voulus me dégager. J’étais sûre, fondamentalement sûre, que ces tendeurs n’étaient pas là à mon arrivée. Folle de rage contre ces spectres moqueurs, je me dégageai, laissant dans les griffes en plastique des mèches de cheveux. Je pris la caisse et descendis quatre à quatre les escaliers sous les rires des habitants invisibles du grenier. Je refermai la porte derrière moi et mis le verrou pour être sûre qu’ils ne descendirent pas. Les bocaux en verre faisaient des castagnettes dans mes mains agitées. Ma grand-mère a hurlé « C’est pour aujourd’hui ou pour demain ces bocaux ! Qu’est-ce que tu fous ?! »
Au fait… Je n’ai jamais aimé la confiture de fraises…
1) Ce soir en rentrant du travail je suis passée à la boulangerie pour acheter du pain. La vendeuse m'a montré une corbeille contenant de petits morceaux de pain et m'a invitée à y goûter. C'était une façon de faire connaître la nouvelle création du boulanger, un pain rustique fourré aux noisettes et aux raisons, appelé pain charpentier. Je l'ai trouvé très bon et en ai acheté une part. Il était vendu au poids. J'en ai eu pour 2,66 euros. Je retournerai certainement en acheter.
Un matin, en ouvrant les volets, il vit que le soleil ne s’était pas levé.
Alors il les referma pour aller se recoucher.
Siester, il en avait que trop peu le temps, alors si Râ devenait facétieux, il n’allait pas le prier !
Et puis les hommes s’accordent bien des jours chômés, de quel esprit tyrannique et loufoque est sortie l’idée qu’une sommité telle que le soleil ne pourrait s’octroyer ce bien nécessaire d’avoir des jours pour se reposer ?
Si le soleil apprenait à dire non, bien lui en face, c’est comme cela que l’on se forge une personnalité. D’ailleurs le bonheur de cet acte révolutionnaire était d’annuler les matinées. La nuit serait seule pour un temps et tout le monde sait que les heure de nuit sont mieux rémunérées.
« A bas les matinées ! » allait-on dorénavant scander sur le pavé.
« Le soleil avec nous ! » pourrions nous entendre de partout.
Le soleil, enjoué d’être ainsi sollicité, pointa le bout de son rayon, finissant ainsi sa révolution, au grand dam de la confédération.
Il fût un matin, Mathis s’en souvient, où en ouvrant les volets il vit que le soleil ne s’était pas levé. Et mon dieu, que ce fût beau et bon pour lui d’apprendre par l’exemple à dire non à son patron.
Un matin, en ouvrant les volets, il vit que le soleil ne s'était pas levé. Pourtant, selon les chiffres lumineux de son radio-réveil, il était huit heures passées. Rodolphe pensa qu'il était encore en train de dormir ; mais il sentit son ventre gargouiller, ce qui ne lui était jamais arrivé en rêve. Il pensa alors que son réveil s'était détraqué, et qu'il s'était réveillé en pleine nuit. Il alluma la radio ; la présentatrice de France Info l'informa qu'il était 8h17 et lui exposa la situation du trafic routier.
Atelier n°1
Quelques textes du 1er atelier
Médiateur dans les disputes entre joueurs de pétanque
À l'attention du Président de l'Association des Joyeux Boulistes du 12e arrondissement
Monsieur,
En réponse à votre annonce parue dans le Petit Journal des Grands Sports, j'ai l'honneur de vous proposer mes services de médiateur afin de régler à l'amiable les différends entre joueurs.
Je connais bien les disputes liées à la pétanque, étant pour ainsi dire né sur un terrain, car ma mère était championne de la ligue régionale du Bas-Poitou et a pratiqué ce sport jusqu'au jour de l'accouchement. Je m'exprime au passé, car, hélas, ma mère fut victime d'un accident du travail et mourut d'une boule dans la tête. C'est de ce funeste événement que je tiens ma vocation. En effet, je suis persuadé que le joueur adverse n'aurait pas tiré aussi mal s'il n'avait été exaspéré par les disputes et les cris incessants parmi lesquels il évoluait. "Je vais te faire manger le cochonnet", "cochonnet toi-même", "tu pointes, tu tires ou tu te casse"... il y avait de quoi perdre son sang-froid. Sans l'excuser, je le comprends.
À ma connaissance du milieu bouliste et de ses problèmes, à ma motivation issue de mon histoire familiale, j'ajoute des compétences précises en gestion des conflits. Ainsi, dans mon supermarché Franprix, je désamorce les inévitables disputes entre clients, voire entre un client et un caissier fatigué. Au restaurant quand arrive l'addition, je maintiens les liens fans mon groupe d'amis en empêchant les sécessions autour du prix du dessert.
Bref, je suis un médiateur-né, et je saurai redonner aux Joyeux Boulistes la douceur de leur nom.
Médiatiquement vôtre,
Branches enchevêtrées
La nature est inquiète
Atelier n°10
Écriture d'une courte nouvelle policière
Brainstorming
- Discussion : construction typique d'une nouvelle policière. Comment créer un suspense.
- Création de listes pour ses donner des idées, pour les différents éléments de la nouvelle:
. l'arme du crime ;
. le lieu ;
. la victime ;
. le mobile ;
. les indices ;
. le détective.
Temps d'écriture personnelle
Quelques textes du 10e atelier
Panique au salon de coiffure
Le crime du Franprix, rayon boucherie
La chute
"Allo, la police ? Venez vite. Il y a un cadavre dans mon escalier."