Atelier d'écriture

L’atelier d’écriture est l’occasion de jouer avec les mots, de faire entendre sa voix, d’écouter celle des autres, de se découvrir. C’est avant tout une expérience ludique, le plaisir de réaliser quelque chose et de le partager. À chaque séance l’animatrice propose de nouvelles consignes, qui servent de point de départ à l’écriture. Cette règle du jeu, par son aspect contraignant, permet de libérer l’imagination. On n’est plus devant une inquiétante page blanche, mais devant une proposition d’écriture, qu’on pourra à son gré suivre de près ou subvertir discrètement. C’est ce qui fait tout le sel de la lecture des textes : on se rend compte que chaque participant a traité la consigne de façon personnelle, provoquant la surprise, le rire ou l’émotion. Les échanges, qui se font dans un esprit curieux et bienveillant, permettent à chacun de prendre du recul sur son propre texte.

Quelques textes du 1er lundi


Lipogramme sans R ni O 


Une ellipse, s’agit-il de cela ? Je ne sais… N’essayez pas, cela est quasiment inenvisageable. Là-dessus, le mieux est l’ennemi du bien.
Patrice 


Échange de lettres 


Bonjour, Toi la Petite Fille Modèle dont j’ai lu l’histoire dans ma petite enfance ! 

Sais-tu que, quand j’y repense, cela serait complètement impossible à envisager de nos jours ? Un garçon de 10 ans qui lit un livre de la Comtesse de Ségur et qui plus est, sur une fille sage ? 
Et pourtant, n’est ce pas cela la vraie beauté des choses de ne pas cantonner les garçons à Star Wars et les filles à Barbie ? 
Bien sûr, il y eut le Club des Cinq, les illustrés sur la guerre comme Battler Britton etc… mais la vraie vie n’est-elle pas faite de mélanges et d’harmonie ? Et n’est ce pas ainsi qu’on apprend à connaitre l’autre, à respecter son prochain (presque) comme soi-même et à vivre le mieux possible en société ? 
À vrai dire, je ne ressens aucun doute sur cette question et je me prends à rêver d’un monde où l’amour, l’art, la poésie, la musique seraient nos motivations premières. 

Olivier (Patrice) 

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Cher Olivier,

Cher ami de coeur dont je découvre l'existence après un siècle et demi passé en compagnie exclusivement féminine... 

Quel plaisir de rencontrer un garçon sensible et pur, capable de comprendre la délicatesse de mon âme ! J'ai été élevée avec des principes tellement stricts que je pensais ne jamais avoir une vraie conversation avec un garçon, excepté le petit Paul, mai sil n'est pas très drôle, et de plus il est toujours avec sa cousine Sophie. Ces deux-là vont finir ensemble, c'est écrit d'avance. Les autres garçons ne semblent pas apprécier ma compagnie ni celle de ma soeur ; ils nous trouvent trop sentencieuses et ennuyeuses ! Ce qui est la définition même d'une petite fille modèle ; je ne peux pas aller contre ma nature. 

Vous parlez de notions qui me sont inconnues, comme Barbie et un certain Club des Cinq (j'espère qu'il ne s'agit pas de franc-maçonnerie, Dieu nous en préservé !), et vous employez des mot anglais qui, je l'avoue, m'inquiètent un peu. N'oubliez pas, quelle que soit la guerre à mener, que l'Anglais est notre ennemi héréditaire et qu'il est de votre devoir de servir votre Roi, jusqu'au sacrifice suprême s'il le faut. Mais je m'égare. Vous me paraissez être un honnête garçon, à l'âme pure et droite. Vous n'avez pas besoin de mes conseils, mais de mon amitié que je vous donne bien volontiers. 

Si vous le voulez, prenons ensemble le temps d'adresser un prière en l'honneur de notre sainte patronne la Comtesse de Ségur. 

Avec toute mon amitié, 

Madeleine, Petite Fille Modèle (Vanessa) 

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Réponse du Comte de Monte Cristo à André 

Mon bien cher André,

Sache tout d’abord que je viens juste de recevoir ta lettre alors que, d’après la date, tu l’as écrite il y a 3 mois déjà. 
Je te remercie infiniment pour tes pensées. 
Pour te répondre, dire que je ne m’ennuie pas serait tout de même exagéré. Disons que la solitude forcée m’a poussé à regarder à l’intérieur de moi-même afin d’y rechercher un sens à la vie et aussi et surtout un espoir de m’extirper de ce trou noir. 
De plus, heureusement, j’ai pu trouver une solution dont je te parlerai quand nous nous retrouverons enfin. 
Pour ce qui est de la vue, non, je dois le reconnaitre, je n’ai aucune vue vers l’extérieur, cloitré que je suis dans cette satanée cellule sans fenêtre. 
Une bibliothèque ? Mais tu plaisantes, mon Dédé! Rien du tout ! Et comment lirais-je ? Il fait noir dans ce trou. 
Comme je le mentionnais un peu plus haut, j’ai beaucoup à lire et à déchiffrer dans mes pensées sur moi-même. Et puis, disons le tout net, certains projets m’animent et gonflent ma motivation mais je ne puis t’en parler aujourd’hui. Tout ce que je peux en dire, c’est qu’il y a du boulot… 
Je suis tellement heureux de lire que tu es devenu papa et le prénom que vous avez choisi est si beau !
Embrasse-la ainsi que sa maman que, malheureusement je ne connais pas, mais qui sait….. ? 

MC (Patrice) 

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Paris, jardin du Luxembourg, 
le 18 septembre 2017 

Cher Bonhomme Cetelem, 

Nous ne nous sommes jamais rencontrés, mais vous êtes pour moi une figure familière grâce à vos apparitions régulières sur les panneaux publicitaires de la ville. J'ai toujours été attiré par votre tête ronde et verte et votre sourire espiègle ; pour un peu, je prendrais un "crédit revolving" à 18,12 %, rien que dans l'espoir de vous rencontrer. Mais dans ma famille on ne s'endette pas pour acheter un toit ; on le construit et on le reconstruit, c'est une de nos activités principales au printemps. 

Vous l'aurez compris, je suis un pigeon. Je réside en ce moment au jardin du Luxembourg, face au Sénat ; l'adresse st prestigieuse, mais depuis quelques années nous sommes envahis par des familles de ramiers venus du sud de la France. tous nos arbres sont occupés. Il y a tellement de nids que certains tombent par terre avec les petits dedans, et ça piaille à n'en plus finir. j'aime le calme ; je n'en peux plus de cette situation. 

J'ai donc eu l'idée, en contemplant votre magnifique tête de gazon, de m'y installer, si vous en êtes d'accord. Pour moi ce serait enfin un endroit tranquille où construire mon nid et pondre des oeuf. Pour vous, ce serait l'assurance ("assurance", hi hi, jeu de mots !) d'avoir de la compagnie, et des conversations intéressantes car je sui sun pigeon cultivé et ouvert d'esprit... 

Dans l'espoir que ma proposition vous intéressera, veuillez agréer, cher Bonhomme Cetelem, mes salutations distinguées. 

Cui cui ! 

Pijou le pigeon (Vanessa) 



À partir d'une photo 




Cette image présente de nombreuses facettes presque antinomiques. 
Si on jette un regard rapide, que perçoit-on ? Une jeune femme avec des lunettes de soleil, tenant de la main gauche un tambourin et entourant de la main droite les épaules de son petit garçon chéri.
Ainsi donc, on peut les imaginer sur une plage, dans le sud de l’Espagne. 
La chaleur étant à son comble, elle ne va pas tarder à emmener son petit au bord de l’eau afin qu’ils se trempent tous deux dans la belle eau claire de la Méditerranée. 
L’artiste qui a conçu cette sculpture a donné à cette dame un aspect assez sensuel. Les lunettes sont-elles d’origine ? Son habillement accentue encore l’ambigüité. Il s’agit, semble-t-il d’une vraie robe dont on a habillé la statue. Et le motif visible sur le haut représente des squelettes. 
Qu’a cherché le sculpteur, voire même le photographe ? 
Last but not least, on aurait pu à priori envisager que cette sculpture représente une vierge à l’enfant comme on a pu les voir sur de multiples tableaux ou statues à travers les siècles. 
Cette image, alliant donc la sensualité à la ferveur religieuse du christianisme ne serait-elle pas là pour choquer certains ? Toutes religions confondues ? 
Allez, optons pour cette interprétation très ambigüe, voire même choquante pour de nombreuses personnes.

Patrice 


Logo-rallye 


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Il y a un an, j’étais dans la montagne, plus exactement dans les Alpes de Haute Provence. J’étais chez des amis qui adorent les chats. Ils en possèdent huit. Un jour, pour le déjeuner, il était prévu des spaghettis à la bolognaise. Tout était prêt, nous étions juste en train de finir une partie de pétanque dans la cour ombrée. Soudain, mon ami arrive, les bras le long du corps, comme un vrai pingouin, un chat sur l’épaule et nous annonce, comme ça, sans même paraitre étonné, qu’une vague de 10 mètres avait englouti les Champs Elysées à Paris. D’où cela pouvait-il venir, nul ne le sut jamais, mais des rumeurs persistantes affirment que le phénomène a pris corps à Azay Le Rideau.

Patrice